Cela fait très longtemps que je n’ai pas écrit ici à mon grand regret. En effet, je manque de temps et même si j’adorerais écrire plus souvent, j’ai décidé de lâcher la pression et de mettre l’accent sur moi ainsi que ma famille. J’approche bientôt de la fin de ma deuxième année de formation en naturopathie et ma propre vision commence à émerger. J’avais très envie de reprendre le clavier pour partager comment je vois les choses. Alors c’est parti !

Pourquoi cet article ?

Avec mes copains de promo, nous avons eu un échange ce matin au sujet de ce qu’était vraiment la naturo finalement. Nous sommes plutôt chamboulés par les divergences de points de vue d’un intervenant à l’autre. Nous lisons beaucoup en dehors des cours, regardons des vidéos, etc. et la même remarque revient toujours : personne (ou presque) ne pense la même chose. Alors, comment faire lorsque nous sommes en plein apprentissage pour se forger notre propre avis ? Comment savoir si les conseils que nous pouvons potentiellement prodiguer à nos futurs consultants seront vraiment adaptés ? Parce que, pour une même situation, si l’on écoute Pierre il faut faire ainsi et si on écoute Jacques, c’est tout l’opposé qui est le plus adapté. De quoi perdre son latin et se sentir quelque peu dérouté.

Ce que n’est pas la naturopathie

Avant de détailler ma vision de la naturopathie, j’aimerais partager ce qu’elle n’est pas, à mon sens. En premier lieu, il ne s’agit pas d’allopathie verte. L’allopathie est la médecine que pratique un médecin généraliste. Ici, la maladie est traitée par son contraire. Par allopathie verte j’entends le fait de soulager un mal de tête avec de l’huile essentielle de menthe poivrée à la place de paracétamol. C’est déjà mieux certes, mais cette forme de « bobologie » où l’on cherche à traiter n’importe quel symptôme avec des remèdes naturels n’est pas de la naturopathie.

De la même manière qu’il ne s’agit pas d’ingurgiter des tas de compléments alimentaires. Encore une fois, même s’ils sont naturels, et de la meilleure qualité possible, ils ne résoudront pas tout. Ils peuvent avoir leur utilité, j’en conviens. Seulement, ils ne font pas tout. Et lorsqu’une personne consulte un naturopathe, l’idée n’est pas d’attendre qu’un miracle se produise, que la solution vienne de lui. Il donne des pistes mais le véritable acteur, ce n’est pas le naturopathe, c’est la personne qui vient le voir.

Enfin, la naturopathie ce n’est pas « juste » bien manger. C’est beaucoup plus que ça. Alors voyons de plus près ma vision de la naturo.

Ce qu’est la naturopathie

Je vous propose de vous exposer ce qui, à ce jour, et à ce stade de mon apprentissage, représente la naturopathie. Les points ne sont pas classés dans l’ordre, je dirai même qu’il n’y a pas vraiment d’ordre, car la naturopathie est globale, holistique et rassemble tous ces points.

Une reconnexion à la nature

Évidemment, cela va vous paraître simple (voire simpliste) mais la naturopathie est d’abord une reconnexion à la nature. Si nous nous intéressons à l’étymologie du terme, nous avons deux « pistes » :

  • à partir de l’anglais naturopathy vers 1898-1902 : nature + path (chemin) : le chemin de la nature ;
  • sous l’impulsion de Marchesseau, dans les années 1935-40, du grec natura + pathos (ce que l’on ressent naturellement) : le ressenti de la nature.

Et c’est véritablement ce qui m’a marquée au tout début de ma formation. Je suis venue à la naturopathie via la nutrition, après un rééquilibrage alimentaire. Et l’une des premières choses que j’ai faite entre deux cours, c’est de renouer avec la nature. Prendre le temps d’aller me balader, prendre l’air, ralentir, profiter. Et faire des câlins aux arbres, aussi ! Quelle découverte incroyable ! Merci Marianne <3

Aujourd’hui, je dirai que j’ai encore du chemin à faire et que je devrais m’accorder plus de temps en pleine nature. J’ai la chance de pouvoir me balader dans une zone naturelle protégée à 5 min à pied de chez moi, avec la vue sur la Chaîne des Puys. Je m’y rends dès que possible, cela a l’effet d’une recharge. Depuis quelques semaines, j’emmène ma fille de 3 ans. Nous partageons de jolis moments, elle apprécie beaucoup les fleurs notamment.

Un retour à soi

Le premier « exercice » que j’ai appris dès le tout premier week-end de cours est la cohérence cardiaque. L’occasion d’opérer un premier retour à moi, de me recentrer, apprendre à réduire mon stress. Je ne le savais pas encore mais ce n’était que le début…

En effet, la naturopathie insuffle un véritable retour à soi. Les trois techniques majeures (il y en a 10) sont l’alimentation, la psychologie et le mouvement. La nutrition est mise en avant comme étant LA technique, LA base. Alors, oui certes, c’est très important de manger sainement, des aliments de qualité, vivants, bio, de saison et locaux autant que possible. Il ne vous viendrait pas à l’idée de mettre du gazole dans une voiture essence ou inversement. L’idée est la même avec les aliments. Notre corps et nos cellules ont besoin d’un bon carburant pour bien fonctionner.

Seulement, à mon sens, ce qui prime ne se passe pas dans l’assiette mais dans la tête. Vous aurez beau manger les produits les plus qualitatifs possibles, si votre tête ne suit pas, si vous êtes stressé(e) +++, l’effet des aliments sera bien moindre. Et vous pourrez même avoir du mal à véritablement manger sainement au quotidien. J’ai plutôt une faible estime de moi et dans mes périodes difficiles, je me dis « à quoi bon me nourrir avec de bons aliments ? » et je sais que je ne suis pas la seule…

Surtout, je dois aussi vous avouer que j’ai appris une notion essentielle, dans le cadre d’une autre formation, en nutrition : il existe bien d’autres manières de nous nourrir. Alors je reste fondamentalement gourmande, j’aime toujours autant le chocolat, je demeure La Naturo Gourmande plus que jamais, je « craque » encore souvent, je suis toujours aussi faible face à un paquet de chips. Seulement voilà, j’ai appris à me nourrir spirituellement. Je ne l’aurai jamais imaginé. Cela m’était même totalement inconnu il y a encore un an et demi. Je vous en parlerai dans un article dédié tellement il y a matière à raconter… J’adore maintenant boire un verre de jus de légumes après une longue séance de méditation, une séance Soma ou de la méditation olfactive. J’ai testé les monodiètes, la detox, le jeûne et j’ai pu me rendre compte à quel point nous pouvons manger des quantités trop grandes par habitude ou par peur de manquer alors que notre organisme se porte finalement beaucoup mieux que lorsqu’il est surchargé de nourriture…

La force du vivant

La naturopathie présuppose que nous avons tous en nous une force : la vitalité. C’est d’ailleurs un des 5 piliers de la naturopathie : le vitalisme (les autres sont le causalisme, l’holisme, l’hygiénisme et l’humorisme). La vitalité en somme c’est ce qui nous permet de cicatriser lorsque nous nous coupons, à nos os de se recalcifier après une fracture. Nous avons une incroyable capacité d’auto-guérison que nous sous-estimons. Nous pouvons soutenir notre force vitale par différents moyens (les fameuses 10 techniques) pour être en bonne santé.

J’ai également découvert la loi de l’Hormèse. Vous savez ce fameux « tout ce qui ne nous tue pas nous rend plus forts ». L’hormèse c’est prendre des bains froids, marcher pieds nus dehors en plein hiver ou en tee-shirt, jeûner, etc. Nous découvrons à quel point notre corps est une machine fantastique.

Une éducation à la santé

La naturopathie nous éduque à la santé. Comme je le disais plus haut, un naturopathe ne donne pas de solutions clé en main. Il vous guide, vous enseigne à prendre soin de vous, de votre santé. Cela comprend une notion de responsabilisation et d’autonomie. En consultant un naturopathe, vous devenez acteur de votre santé, vous devenez responsable. Et petit à petit, vous devenez autonome. Là encore il y a plusieurs écoles. Il y a ceux qui pensent qu’il ne faut suivre qu’une séance, quand d’autres proposent un suivi tout au long de l’année.

Je penche plutôt pour la deuxième solution. L’idée n’est à mon sens pas de proposer à quelqu’un un rendez-vous chaque mois (sauf s’il en ressent le besoin, évidemment). Sur un an, un rendez-vous par trimestre me semble une bonne idée pour appréhender chaque saison, déceler ses forces et ses « faiblesses » et savoir comment agir au mieux. Prendre sa santé en main ne s’improvise pas du jour au lendemain, en lisant un livre ou deux. Petit à petit, votre naturopathe vous donne toutes les clés qui vous permettront d’accéder à l’autonomie. Et voler de vos propres ailes…

Une démarche préventive

Cette éducation à la santé se fait dans une démarche préventive. Manger sainement, pratiquer une activité physique, gérer son stress et ses émotions, etc. pour atteindre un état d’équilibre (l’homéostasie). Ainsi, cela permet de rester en bonne santé, d’éviter de « s’encrasser », d’avoir des blocages, des inflammations, et tant d’autres…

La recherche de la cause

L’un des piliers de la naturopathie est le causalisme. Nous recherchons la cause d’une maladie, quelle qu’elle soit. Là où votre médecin généraliste (ou un spécialiste) va soigner un symptôme (et la plupart du temps mettre un pansement), le naturopathe va chercher pourquoi vous avez telle pathologie, tel déséquilibre. Cette recherche profonde permet alors de rééquilibrer l’organisme, d’atteindre l’homéostasie. La cause peut être physique mais également symbolique (le plus souvent d’ailleurs). Cela permet ainsi de prendre du recul sur son hygiène de vie, ses habitudes, d’identifier ses croyances limitantes, etc.

La prise en compte d’une personne dans sa globalité

La naturopathie est une discipline holistique. D’ailleurs, l’holisme figure parmi ses piliers, comme nous l’avons déjà vu. L’holisme c’est prendre en compte une personne dans son entièreté : sur le plan physique, émotionnel, psychique, énergétique, social, culturel et environnemental. Ainsi, par exemple, un naturopathe va vous aider à trouver l’origine de vos migraines. Il ne vous donnera non pas seulement un remède naturel pour vous soulager mais vous aidera à identifier la cause et déterminer sur quel plan se situe le blocage. Vous pourrez alors cheminer petit à petit pour vous débarrasser de vos douleurs durablement et profondément.

Un travail de terrain

Ce cheminement passe par un travail de terrain. Vous visualisez un potager ? Alors dites-vous que votre terrain est à l’image du sol au départ. S’il est en mauvais état, il est compliqué d’y faire pousser quoi que ce soit. Ceci étant, il est possible de l’améliorer, l’enrichir. C’est pareil avec notre corps. Nous héritons du terrain de nos parents. Et nous pouvons soit l’améliorer, soit le détériorer selon notre hygiène de vie (c’est ce que l’on appelle l’épigénétique, un autre sujet passionnant).

Un naturopathe définit votre constitution et établit ensuite un plan d’hygiène vitale adapté. Cela vous permettra de renforcer votre terrain pour être en meilleure santé possible, physique ou psychique. Un travail de terrain peut être long, fastidieux. Cela dépend d’où l’on part… C’est ce qui est passionnant dans la naturopathie. C’est parfois difficile et décourageant mais j’aime cette idée d’être acteur de sa santé, responsable, au moins dans uns certaine mesure en tous cas.

Bon, le problème maintenant est que dès que j’ai un coup de mou pendant une période où je vais moins bien manger, je ne peux pas m’empêcher aux effets sur ma santé. Et puis je finis par arrêter de me mettre la pression et je regarde ce que je mangeais il y a encore dix ans, le chemin que j’ai parcouru et je me rappelle aussi que l’important est de manger sainement 80% du temps. Les 20% du temps, je me fais plaisir, parce que la naturopathie c’est aussi la vie, les plaisirs, le bien-être, et sûrement pas la frustration.

Un mode de vie

Finalement, la naturopathie est un mode de vie, un art de vivre, une philosophie. Ce n’est pas une injonction au bonheur et au bien-être. Ce n’est pas une obligation de boire des litres de jus de légumes par jour, de faire des jeûnes en veux-tu en voilà. La naturopathie, c’est apprendre à se connaître vraiment, détecter ses forces, ses limites, apprivoiser son corps et apprendre à lui faire confiance. Elle nous amène aussi à comprendre ce que l’on aime vraiment dans la vie, à lâcher prise, pour atteindre l’épanouissement.

Ce mode de vie, je l’adopte au quotidien et j’ai à cœur de le transmettre à ma fille pour lui offrir les meilleures bases pour sa santé et son bien-être. Nous avons tous un grand rôle à jouer. Et si l’éducation nutritionnelle n’est malheureusement pas au programme de l’éducation nationale, à nous parents de transmettre cela à nos enfants.

Aujourd’hui, j’ai encore un long chemin à parcourir, j’ai beaucoup d’incertitudes, de peurs quant à ma future pratique. Mais comme toujours depuis plus de 10 ans dans mon aventure entrepreneuriale, j’ai à cœur de mettre l’humain au centre de tout. J’ai enfin trouvé ma véritable voie, ce à quoi aspire mon moi profond : aider les autres comme on m’a aidée. Je suis passionnée par la nutrition et j’ai envie d’en apprendre toujours plus. Seulement, depuis quelques mois, mon attention se porte beaucoup sur les émotions et c’est en ce sens que j’ai envie d’aider les autres. Tout en douceur.

Si vous souhaitez approfondir au sujet de la naturopathie, je vous renvoie à mon article Définition de la naturopathie, ses 5 piliers et 10 techniques plus complet mais beaucoup plus théorique et « scolaire ».